Burkina Faso/ Commune de Karangasso-Sambla : les populations affectées par la construction du barrage de Samendeni reçoivent des vivres | Land Portal
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français

Date: 19 juillet 2018

Source: Lefaso.net

Par: Service de communication de la mairie de Karangasso-Sambla

Dans le cadre de la mise en œuvre des actions d’accompagnement du Programme de développement de la vallée intégrée de Samendéni (PDIS) au profit des populations délocalisées, la mairie de la commune de Karangasso-Sambla a initié, au profit de celles-ci, un atelier de sensibilisation à la gestion foncière suivi d’une remise de vivres, respectivement le samedi 7 et le dimanche 8 juillet 2018.

Si la première activité vise à réduire, voire éliminer les conflits et les entraves foncières au sein de la collectivité communale par une sensibilisation des acteurs du développement au contenu de la loi n°034-2009 du 16 juin 2009 ainsi que de ses décrets d’application, la seconde, quant à elle, entend aider les populations délocalisées à traverser la période de soudure au plan alimentaire.

Comprendre la loi organique du domaine foncier pour éviter ou réduire les crises foncières

Depuis la mise en eau du barrage en juillet 2017, le Programme de développement intégré de la vallée de Samendéni est désormais une réalité dans la commune de Karangasso-Sambla, avec un impact direct ou indirect sur près de 11 000 hectares de terres. Par conséquent, pour prévenir d’éventuels conflits fonciers qui pourraient détériorer le climat social, il était nécessaire, selon les autorités locales, d’effectuer une sensibilisation à l’application de la « loi 034 » pour mieux outiller les acteurs des différents secteurs de l’activité économique communale ainsi que les responsables qui sont concernées par la gestion des questions foncières. L’objectif de cet atelier est donc d’éclairer au mieux les populations à la base sur une meilleure approche de la gestion du foncier rural afin d’éviter les discordes qui sont de plus en plus récurrentes du fait des spéculations constatées dans le secteur agro-sylvo-pastoral, surtout aux alentours de la zone aménagée par le PDIS.

C’est fort de ce constat que la mairie a initié, dans le cadre des actions d’accompagnement accordées aux villages déplacées par le PDIS, cet atelier de sensibilisation à la gestion du foncier rural au profit de l’ensemble des acteurs de développement de la commune. L’objectif est donc d’éclairer au mieux les autorités, les élus locaux ainsi que l’ensemble de la population sur les aspects essentiels de la loi 034 relative à la gestion des terres en milieu rural afin d’éradiquer ou, à défaut, réduire les crises foncières au sein de la collectivité.

Assuré par Sibiri Traoré, ancien directeur national du foncier rural, cet atelier de sensibilisation a permis aux participants, qui étaient essentiellement les autorités administratives locales, sécuritaires, coutumières, religieuses ; des conseillers municipaux ; des CVD ; des représentants des organisations d’agriculteurs, d’éleveurs, féminines et de jeunes, de cerner la loi organique du domaine foncier au Burkina Faso. « L’objectif, c’est de sensibiliser les populations sur la loi 034 qui est la loi organique du domaine foncier au Burkina Faso.

Il s’agit d’expliquer et de faire comprendre le contenu de cette loi ainsi que ses décrets d’application au profit de nos chefs coutumiers, les élus locaux ainsi que à tous ceux qui exercent dans le domaine agro-sylvo-pastoral afin que chacun sache à quoi s’en tenir dans le domaine de la terre. Cela va permettre à nous autorités de vaquer à d’autres occupations au lieu de passer plus de temps à résoudre des conflits fonciers qu’on peut bien éviter », a indiqué Abdouramane Ouattara, maire de la commune.

À terme, cette séance de sensibilisation devra permettre, selon le maire, la mise en place de Comités villageois de gestion foncière qui seront chargés de gérer les questions liées au foncier à la base, tel que recommandé par la loi organique du foncier au Burkina. Aussi est-il prévu la production d’un document de synthèse qui sera mis à la disposition de tous les villages de la commune pour servir d’outil de référence en matière de gestion foncière.

48 tonnes de vivres au profit de 1160 ménages

Après la séance de sensibilisation, la mairie de la commune de Karangasso-Sambla a procédé, le dimanche 8 juillet 2018, à une distribution de 48 tonnes de vivres dont 45 tonnes de maïs et 3 tonnes de riz aux populations déplacées par le barrage de Samendéni.

Courant 2016 en effet, les populations affectées des trois villages déplacés par les travaux de construction du barrage de Samendéni, dans la commune de Karangasso-Sambla, étaient fortement préoccupées non seulement par la recherche de nouveaux sites de production, mais également par les travaux d’aménagement des nouveaux sites d’accueil. Celles-ci n’ont pas pu travailler convenablement durant la dernière campagne agricole et cela a particulièrement engendré un déficit de production dans cette zone en plus de toutes les difficultés constatées au plan national.

C’est pour cela que la mairie, avec l’appui des actions d’accompagnement du PDIS, a estimé nécessaire d’apporter un appui à ces populations pour les aider à traverser la période de soudure afin que la présente saison hivernale (2018-2019) ne soit pas aussi impactée. « Au regard des déficits de productions céréaliers enregistrés par les populations durant la dernière campagne agricole, nous avons estimé nécessaire de leur fournir, en ces moments difficiles, un soutien par ces dons de vivres afin de leur permettre de traverser cette période de soudure pour que la campagne hivernale en cours ne soit pas elle aussi affectée pour des raisons de famine », a indiqué le maire Abdouramane Ouattara.

Cette distribution était initialement prévue juste pour les populations affectées par le barrage. Mais la collectivité des trois villages délocalisés a accepté, dans un esprit de solidarité et fraternité, que cette distribution de vivres soit étendue à l’ensemble des villages de la commune de Karanagasso-Sambla. Ainsi, ce sont environ 900 ménages qui ont bénéficié d’au moins 50kg de vivres chacun, et 216 personnes du troisième âge qui reçu au moins 5kg de riz. Une bonne manière de perpétuer l’esprit de solidarité et de cohésion qui existe dans cette communauté.

 

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