« Ma parcelle ou la mort » : Le tout dernier long métrage du réalisateur Sidnaba Zida | Land Portal

 

Source: Le Faso

Date: 05/09/2020

 

C’est un Opus de 1h27 mn que Sidnaba Zida vient de mettre à la disposition des cinéphiles burkinabè. « Ma parcelle ou la mort », c’est le titre du film, dont la projection inaugurale a eu lieu le samedi 5 septembre 2020, au ciné Burkina, sous la présidence de Sa Majesté le Mogho Naaba Baongo et le parrainage de Jean Leonard Compaoré, ministre des infrastructures du Burkina du temps de la révolution.

« Ma parcelle ou la mort » raconte l’histoire d’un village à proximité de la capitale nommé Zamatenga, objet d’un litige foncier. En effet, c’est le chef de terre, par ailleurs ancien tirailleur sénégalais, qui aurait compromis le village auprès d’une société immobilière dirigée par une jeune dame. Le chef du village, incarné par Hyppolyte Wangrawa, accompagné de son peuple menacé de déguerpissement, va-t-il accepter une telle forfaiture ? Les péripéties et les rebondissements ne manqueront pas. Le village ne sera plus déguerpi, aidé par les mannes et le patriotisme du maire de l’arrondissement. Un maire qui a eu aussi l’oreille fine pour pouvoir déjouer les complots qui se tramaient sur son dos.

Ma parcelle ou la mort fera des victimes et fait toucher du doigt les réalités insoupçonnées de ce phénomène dans le domaine foncier. Selon le réalisateur, Sidnaba Zida, tout est parti d’une doléance de sa Majesté le Mogho Naaba, qui aurait suggéré, au communicateur qu’il est, d’en faire souvent des débats dans les médias pour conseiller les populations. Il décide d’en faire un film pour donner une portée un peu plus large à la chose. « J’ai décidé de faire un film sur le sujet pour qu’à chaque fois qu’il sera projeté, les populations se souviennent de ce mal social » affirme-t-il.

Pour Sidnaba Zida, le problème foncier mine la société burkinabè depuis des décennies. Il informe qu’il y avait une loi au temps de la révolution appelée la RAF (Réforme agraire et foncière ndlr) qui a été abrogée après cette révolution. C’est depuis l’abrogation de cette loi que la terre est devenue la propriété des individus qui en font ce qu’ils veulent. Pourtant, insiste le réalisateur, la terre n’est pas extensible. Elle ne se multiplie pas, contrairement à la population qui se multiplie, avec son lot de besoins. Donc l’appel est aussi bien à l’endroit des citoyens que des autorités pour que la question foncière au Burkina soit repensée autrement. Il précise qu’il n’y a pas eu de difficulté pour le tournage du film parce qu’il n’a pas été question d’argent. « Si je devais payer certaines personnalités qui y ont joué, le film ne serait pas sorti » affirme-t-il.

Pour le parrain de la cérémonie, les populations vendent leurs terres sans penser aux générations futures. Pourtant leurs fils, petits et arrières petits fils devront hériter de ce qu’ils leur ont légué. C’est pourquoi, soutient-il, le conflit de génération sera inéluctable pour ce qui concerne cette affaire foncière. C’est pour interpeller les uns et les autres sur le problème foncier parce que, pour lui, lorsque vous quitter les grandes villes vous trouverez dans les périphéries que les gens ont vendu autour d’eux.

Le représentant du Mogho a aussi exprimé sa joie que ce film voit le jour. Les propos du Mogho ont été honorés et ce film viendra résoudre plusieurs problèmes dans le domaine du foncier.

Ma parcelle ou la mort, est un film d’une grosse facture. Les têtes d’affiche, Hyppolite Wangrawa dit M’Ba Boanga, qui a incarné le rôle du chef du village de Zamatenga, Alidou Sawadogo dit Pagnagdé qui a joué le rôle du chef de terre, Sandra Idani, PDG de la société immobilière, Salamata Barro, Maire de l’arrondissement d’où relève Zamatenga, Odilia Yonli épouse du chef de terre, Roger Zami Guebré, etc.

Hyppolite Wangrawa a exhorté toute personne qui souhaite embrasser une carrière d’acteur de cinéma, à avoir de la patience afin de pouvoir goûter à la saveur de ce fruit d’art très savoureux. « A chaque fois que vous faites un travail, prenez-en le soin d’apprendre avec les autres afin d’acquérir l’expérience nécessaire » insiste-t-il. Le rôle qu’il a joué est un rôle de responsabilité sociale. Pour lui, derrière les bonnets il y a des problèmes de divers ordres, sociaux et même économiques. Et parfois ces derniers sont acculés pour des décisions à prendre ou pire, sont victimes d’actes qu’eux-mêmes n’ont pas posés. C’est pourquoi, il trouve que c’est un message et chaque personne qui le reçoit, doit essayer de changer de comportement en fonction de ces responsabilités dans la cité.

Pour Salamata Barro, les pots de vin sont monnaies courantes dans le monde des affaires et particulièrement dans les affaires foncières. Et le rôle qu’elle a joué est aussi un message à l’encontre de ces personnes, à qui elle demande d’être patriotes. « Réfléchissons toujours avant de nous engager dans toute affaire sociale et regardons plutôt le futur avant d’agir » conseille-t-elle.

« Ma parcelle ou la mort » est une production de Savane media, qui en est à son dixième long métrage. Il est aussi le dixième long métrage du réalisateur Sidnaba Zida. Né en 1962, Sidnaba Zida est réalisateur de films et acteur du domaine de la communication. Il est présentateur du premier grand journal parlé en mooré sur la première radio privée du Burkina : Horizon FM.

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