Abus foncier : Le collectif « Sama Suuf Ma Yokk Sama Armeel » demande la restitution de terres pour l'extention des cimetières de Pikine. | Land Portal

Le cimetière de Pikine a été ouvert en 1952, sur une superficie estimée à quatre (04) hectares. Aujourd'hui, c'est devenu un véritable casse-tête que de trouver un espace où inhumer les disparus. En certains endroits, on les superpose. Le cimetière a donc dépassé sa capacité d’accueil. Ainsi, entre janvier et juillet de l'année en cours, le nombre de personnes inhumées dans le cimetière est plus important que le cumul des années 2018 et 2019. Au mois de juillet 2020,  le pic a été atteint avec  17 personnes inhumées en une seule journée. 

Cette situation été donc prévisible. En effet, cela fait bien des années que des imams, des acteurs du mouvement associatif, des particuliers, des élus locaux, etc..., tirent la sonnette d'alarme pour alerter et porter un plaidoyer pour une extension du cimetière. Les maires des communes d'arrondissement de Pikine ont signé une lettre pétition pour l'extension du cimetière. Mieux, le maire de la commune d'arrondissement de Pikine-Ouest où se trouve le cimetière a fait faire une étude d'impact environnemental. Le document de dix-huit pages a conclu que l'extension était faisable. En 2014, une délégation d'imams dirigée par l'imam râtib de la mosquée de Pikine Syndicat, El Hadj Ousmane Diop, a porté la revendication lors d’une rencontre avec le maire de la ville. Chaque année, en marge de la journée de désherbage, des voix s'élèvent pour demander un élargissement du cimetière. 

Mais on leur a rétorqué que cet espace n'est pas suffisant pour une extension convenable  du cimetière. C'est d'ailleurs l'argument sur lequel s'adossent les promoteurs de l'idée d'un déclassement de 10 hectares dans la forêt classée de Mbao pour un cimetière.
Ce qui ne convainc pas le collectif "Sama Suuf Ma Yokk Sama Armeel" qui estime que l'espace restant derrière le cimetière tourne autour de 12,7 hectares, soit plus de trois fois la superficie actuelle du cimetière et que le typha n'occupe même pas le tiers de cette superficie faite de sol Joor exploité par des maraîchers. En plus, la forêt classée de Mbao n'a que trop été agressée jusqu'ici et ceci par des agressions diverses qui ont réduit sa superficie de 800 hectares à moins de 600 hectares en quelques années. Les deux autres poumons verts de la capitale ont été aussi sauvagement agressés, défigurés. Il s'agit du parc forestier de Hann et de la Niayes de Pikine. Or ces trois poumons sont les piliers sur lesquels repose la Presqu'île du Cap Vert ! À l'heure où on parle de changement climatique, d'effet papillon et de développement durable, c'est devenu un réflexe de survie collective que de protéger ces zones. C'est pourquoi de concert avec le Collectif pour la préservation de la forêt classée de Mbao, Sama Suuf Ma Yokk Sama Armeel, crie NON! à une énième agression de l'environnement et OUI à l'extention du Cimetière de Pikine. Il existe assez d'espace pour élargir l'actuel cimetière et aménager un espace parking qui donne sur la route du Precol qui longe la Niayes de Pikine abusivement appelée Technopole. 
L'argument selon lequel on ne peut pas s'opposer à un déclassement d'une partie de la forêt classée de Mbao et militer pour un déclassement de l'espace derrière le cimetière qui serait partie de la Niayes est donc brandi par les autorités. 
Cet argument qui, selon le collectif,  ne repose sur rien car cet espace, et toute cette bande qui fait face à la Niayes "Technopole" de l'autre coté de la route du Precol, sont déclassés de fait et de droit par le décret n° 2010-998 en date du 2 août 2010.

En sus de tout cela, les pikinoises et les pikinois qui ont beaucoup de membres de leur famille, leurs amis, leurs voisins dans ce cimetière, ne veulent pas d'un autre espace. Ils veulent continuer à aller se recueillir et prier devant leur sépulture. Ils veulent y avoir leur dernière demeure. Des filles et des fils de Pikine, parmi les plus valeureux dans les domaines spirituel, politique, administratif, sportif, artistique, etc., reposent dans ce cimetière. "On ne saurait ignorer ce lien affectif qui attache les pikinoises et les pikinois à Pikine et à son cimetière", avance le collectif. 

C'est compte tenu de tout ce qui précède que le Collectif Sama Suuf Ma Yokk Sama Armeel, exige une extension du cimetière de Pikine. Dans le même élan, le Collectif demande un audit de cet espace et des mesures contre toutes les constructions illégales, souvent érigées clandestinement. Le Collectif invite le maire de la ville Abdoulaye Thimbo à écouter ses administrés et à ne pas s'inscrire dans une démarche anti-démocratique.

Ainsi, pour arriver à ses fins, le Collectif a prévu, après ce face à face avec la presse, de rencontrer les imams, les curés, les chefs de quartier, les "bàjjenu gox", les associations, les autorités municipales, les autorités administratives, les populations, pour partager avec eux et organiser la mobilisation pour une extension du cimetière de Pikine.

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