Le Forum Foncier Africain 2020 a été un moment de communion inclusif, mobilisant diverses organisations à travers le continent sur la manière d'améliorer la gouvernance foncière en Afrique
1. "L'AFRIQUE MONTRE UN BON EXEMPLE ".
En prenant la parole en tant que modérateur de la journée, le Dr Chiekh Ba a salué l’esprit d’initiative et d’adaptation de l’ILC dans ce contexte de crise sanitaire mondiale: "Nous vivons des temps difficiles à cause de la pandémie de la COVID-19, mais nous ne sommes pas abattus ; nous n'avons pas cessé nos efforts pour sortir nos populations de la pauvreté. L'effort consenti pour accueillir ce Forum a attiré un large éventail de partenaires en si peu de temps. Ceci est un bon exemple d’adaptation et d’innovation et montre ce que le continent peut réaliser s'il parvenait à rassembler ses ressources".
Avec plus de 700 inscriptions sur le site internet ainsi que les centaines de personnes qui ont suivi à travers les plateformes numériques, le forum Foncier 2020 a touché plus de personnes qu'il ne pourrait le faire en "temps normal". Ce que Kafui Kuwonu, Présidente du Comité de Pilotage de l’ILC Afrique, dans son discours d'ouverture, a décrit avec un proverbe français comme "à quelque chose, malheur est bon".
2. "EN AFRIQUE, LA TERRE EST PLUS QU'UNE RESSOURCE : ELLE EST CE QUE NOUS SOMMES".
Janet Edeme, qui a déclaré que la terre est un filet de sécurité en Afrique, qu’en plus d’être un atout économique, elle est davantage un marqueur d’identité et de culture des peuples africains.
"Tout programme de développement doit mettre l'accent sur la bonne gouvernance foncière. La terre est essentielle à la réalisation des objectifs régionaux, qu'il s'agisse de mettre fin à la faim et de promouvoir une agriculture durable, de réaliser l'égalité des sexes et d'autonomiser toutes les femmes, ou de lutter contre la désertification et d'inverser la dégradation des terres. Par la Déclaration de l'Union africaine sur les défis fonciers de 2009, nos chefs d'État et de gouvernement ont décidé de faire de l'accès équitable aux terres pour tous les utilisateurs et de l'amélioration de l'accès et de la sécurité des femmes des priorités essentielles", a-t-elle déclaré. Beaucoup de choses sont en train d'être faites. Le problème réside dans la synergie des efforts.
3. "NOUS DEVONS NOUS ÉCOUTER NOUS-MÊMES".
La réflexion est l'un des moyens de combler ce manque de synergie, déclare Shadrack Omondi. "Nous en sommes à 3 ans des 10 premières années de réalisation de l'Agenda 2063. Nous devons nous asseoir et nous demander : "Qu'est-ce qui a fonctionné ? Qu'est-ce qui doit être corrigé pour parvenir à une meilleure gouvernance des terres ?
Cette réflexion ne doit pas être ponctuelle. Elle pourrait être annuelle : sur les progrès réalisés par les institutions en vue d'une meilleure gouvernance foncière ; sur le rôle que jouent les blocs nationaux et régionaux, dans le cadre des mécanismes existants, pour favoriser la mise en œuvre du cadre et des lignes directrices de l'Union africaine sur la politique foncière en Afrique.
4. "LES ORGANISATIONS INTERGOUVERNEMENTALES MEMBRES DU CLC PEUVENT OBTENIR DAVANTAGE GRÂCE À UN RENFORCEMENT DE LA MISE EN RÉSEAU".
Pour que les organisations membres intergouvernementales de l’ILC puissent continuer à jouer leur rôle au sein de la coalition, elles doivent favoriser des réseaux plus vastes, aux niveaux national et régional. Les représentants du FIDA, de la FAO, du GLTN/UNHABITAT, de la CCD/PNUE et de l'ILRI ont fait un puissant rappel à la réalité. Chacune des organisations travaille différemment. Par exemple, la Banque mondiale se concentre sur le financement, tandis que le FIDA travaille sur l'investissement rural. D'autres organisations intergouvernementales membres travaillent plus directement avec les OSCs.
"Il est nécessaire que les organisations membres apprennent à mieux se connaître et à mieux comprendre le travail des autres", a déclaré Jimmy Gaudin. "L'ILC peut jouer un rôle important en reliant ces organisations pour faire progresser les cadres de politique foncière en Afrique et harmoniser les interventions".
5. "...ET PAS SÛR QUE NOUS AYONS UNE FORTE CAPACITÉ DE CONTRÔLE EN PLACE."
Il existe de nombreux processus en place - le Cadre et les Directives sur la politique foncière en Afrique, les Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale (VGGT), et les Principes directeurs de l'UA sur les investissements à grande échelle basés sur la terre en Afrique (LSLBI), pour ne citer que ceux-ci.
Joan Cuka Kagwanja a déclaré : "Nous devons disposer de solides capacités de contrôle pour vérifier ces processus, ainsi que des ressources nécessaires pour financer ce contrôle". Les avons-nous ?
"NOUS VOULONS ÊTRE DES ENTREPRENEURS", NOUS DISENT LES JEUNES AFRICAINS.
Un des intervenants a fait part de son expérience d'interaction avec les jeunes en Afrique. "Nous voulons être des entrepreneurs", nous disent les jeunes Africains dans tous les pays. Ils considèrent l'accès des jeunes à des terres sûres comme un moyen d'entreprendre. "Tout le monde ne peut pas être un entrepreneur ; ceux qui peuvent réussir doivent être identifiés et aidés de manière appropriée", a-t-il déclaré. Les organisations travaillant sur l'accès des jeunes à la terre devraient partager leurs bonnes pratiques pour les reproduire éventuellement dans d'autres contextes.
7. LES DISCUSSIONS TENUES DANS LES DEUX SESSIONS PARALLELES SONT RÉSUMÉES EN DEUX PHRASES.
Shadrack Omondi, le rapporteur de la première session de discussion en petits groupes, a fait écho aux discussions du groupe en deux phrases :
Premièrement, il est nécessaire de renforcer la synergie entre les OSCs et les Commissions Economiques Régionales (CERs) aux niveaux national et régional. Et deuxièmement, les documents sont bons, mais nous devons maintenant passer à l'action.
8. "AVEZ-VOUS REMARQUÉ COMMENT LES DEUX SESSIONS SONT LIEES ?"
"Il y a tellement de travail en cours, mais nous ne sommes toujours pas capables de les rassembler et de les présenter aux chefs d'État."
"Si ces lacunes sur les synergies sont comblées, une meilleure gouvernance foncière en Afrique sera possible", a déclaré l'Union africaine en conclusion de la première journée.