YILAA à l’atelier sur Les mesures de Gestion Durable des Terres (GDT) et d’Adaptation au Changement Climatique (ACC) en milieu tropicale. | Land Portal

La jeunesse et le foncier pour une agriculture prospère en Afrique

La terre se retrouve de plus en plus au centre des discussions en Afrique et même ailleurs. Il est évident aujourd’hui qu’une gestion durable des terres constitue  l’un des propulseurs de l’Afrique vers son développement. Cela pourrait être la solution à nombre de problèmes aux plans social, économique, culturel, … L’agriculture est un secteur porteur dans plusieurs pays d’Afrique qui peut contribuer fortement au développement. Aussi la population africaine est en grande partie jeune et constituée de bras valides capables de s’investir dans le secteur. Mais tout ceci passe par la terre. Il y a donc deux éléments essentiels : la terre et la jeunesse. Le coordonnateur de Yilaa, monsieur Innocent Antoine HOUEDJI a, à l’occasion de l’atelier organisé par la DAAD en collaboration avec la GIZ à travers ProSOL Bénin, la Direction du Conseil Agricole, de l’Innovation et de la Formation Entrepreneuriale (DCAIFE) du MAEP, le bureau d’étude Sol Consult Africa (SolCA) l’Université d’Abomey-Calavi, Yilaa,  présenté un exposé sur la Pratique d’accès des jeunes africains à la terre pour une agriculture prospère. Cet atelier s’est déroulé à Cotonou du 08 au 11 décembre 2021 et a consisté en des échanges sur le thème global : Les mesures de Gestion Durable des Terres (GDT) et d’Adaptation au Changement Climatique (ACC) en milieu tropicale. 

 

L’essentiel de la communication 

L’exposé du coordonnateur de Yilaa s’articule autour de quatre (4) points que sont : 

  1. L’accès de jeunes à la terre en Afrique ;
  2. Les réalités en matière de gestion foncière en Afrique : le cas du Bénin ;
  3. Les bonnes pratiques foncières à adopter en guise de solution aux problèmes d’accès des jeunes à la terre ;
  4. Le partage d’expériences. 

Accès des jeunes à la terre en Afrique 

Selon les statistiques, le secteur agricole emploie actuellement en Afrique 53% des jeunes. Et d’ici 2030, le nombre de jeunes va augmenter de 5%, ce qui est considérable. Si l’on ajoute cela au fait que la population africaine est à plus de 60% jeune et que la majorité de ces jeunes est au chômage, on comprend qu’il est simplement plus qu’important aujourd’hui de mettre un accent particulier sur la jeunesse. On ne peut plus parler de la gestion des terres sans inclure les jeunes. Malheureusement, le constat général est que les jeunes ne sont pas impliqués dans les processus de décisions quant au foncier. Le pire, c’est que leurs intérêts ne sont pas pris en compte par les preneurs de décisions. On ne parle que de genre, de femme, etc. Et les jeunes alors ? En Afrique, le bras valide, la population active, c’est la jeunesse. Mais cette jeunesse est délaissée. Il est temps de penser à améliorer les conditions d’accès des jeunes à la terre en Afrique. Autrement, le secteur de l’agriculture ne connaîtra pas d’essor et certainement le développement de l’Afrique restera entre parenthèses. 

Les réalités en matière de gestion foncière en Afrique : le cas du Bénin 

Une étude réalisée par Yilaa dans le Borgou au Nord-Est du Bénin a révélé certaines réalités en ce qui concerne l’accès des jeunes à la terre dans la région. Après traitements et analyse des données collectées au cours de cette étude, il ressort clairement que l’âge, les problèmes familiaux, les conflits intergénérationnels sont les principales causes de l’inaccessibilité des terres aux jeunes. 

En effet, les adultes et les aînés (50  à 80 ans) estiment que, à un certain âge, les jeunes et les plus jeunes  (18 à 40 ans), sont encore assez jeunes pour être en mesure de pouvoir gérer une terre. En fait, on ne leur permet même pas d’y avoir accès pour exploiter. Aussi, ces jeunes font souvent preuve d’une certaine inconscience en liquidant les terres mises à leur disposition pour leurs activités agricoles. C’est un fait qui consolide d’une certaine manière le soupçon des aînés quant à l’incapacité des jeunes à gérer les terres. 

De plus, il existe des familles qui traînent des problèmes depuis des générations, ce qui a aujourd’hui de graves conséquences. Les erreurs commises par les ancêtres font que des jeunes de certaines familles ne peuvent pas avoir la faveur des autres.

Par ailleurs, les conflits intergénérationnels constituent un autre problème. Il existe des jeunes qui ne veulent rien faire ; ils ne veulent même pas cultiver, mais ils veulent posséder les terres. Les aînés n’acceptent pas cela, ce qui induit souvent des litiges. 

Aux facteurs précités, il faut ajouter la pauvreté et l’analphabétisme qui constituent de même des obstacles des jeunes au foncier, pourtant le premier facteur indispensable pour la production agricole au Bénin et en Afrique tropicale. Un autre fait accablant est que selon les coutumes, les femmes n’ont pas droit à la terre. 

Il est clair que, dans ces conditions, les jeunes vont toujours avoir du mal à accéder à la terre. Mais au lieu de cela, que faut-il faire ? Quelles sont les bonnes pratiques à mettre en œuvre ? 

Les bonnes pratiques 

Il y a des comportements que les jeunes peuvent adopter pour faciliter leur accès à la terre. On peut citer entre autres : 

  • Entretenir de bonnes relations avec les aînés et les autorités ;
  • Ne pas vendre les terres ;
  • Travailler à gagner la confiance des aînés ; 
  • Accompagner les aînés au champ quand cela est nécessaire ; 
  • S’informer régulièrement sur les stratégies en matière de gestion foncière ; 
  • Chercher toujours à mettre à jour ses informations sur le foncier ; 
  • Informer les autres jeunes afin de faciliter leur accès à la terre. 

Si les jeunes peuvent adopter ces bonnes pratiques, leur accès à la terre n’en sera que plus faccile. 

Le partage d’expériences 

Dans ce volet, les autres participants ont donné leur avis sur la communication et appuyé le discours du coordonnateur de Yilaa. 

Pour finir, monsieur Innocent Antoine HOUEDJI a formulé une doléance à savoir d’avoir l’aide des maires pour aider Yilaa dans ses activités. Cela consistera à :

  • Mieux sensibiliser les jeunes sur l’importance de s’investir dans l’agriculture ; 
  • Mettre à disposition les réserves administratives pour exploitation par les jeunes ; 
  • Permettre à Yilaa de rentrer dans les écoles et lycées pour former les jeunes et les initier aux activités agricoles. 

 

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