Le foncier rural demeure aujourd’hui en Afrique un enjeu de grande importance dans un contexte où la pression sur les terres agricoles augmente.
La sécurité foncière encourage les populations rurales à investir dans l’agriculture et la gestion durable des terres leur donne les moyens de le faire et leur permet d’en tirer des avantages.
L’accès au foncier donne par exemple aux femmes rurales les moyens de prendre des décisions d'investissement et de s’autonomiser financièrement.
Il est dès lors indispensable de garantir les droits d’accès à la terre aux populations rurales si l'on veut qu’elles soient capables de produire de manière durable afin de garantir la sécurité alimentaire.
De l’avis d’experts, les personnes dont la sécurité foncière est garantie sont encore plus motivées à investir dans des pratiques agricoles qui aident à atténuer les effets des changements climatiques.
C’est donc à juste titre que Yilaa, plateforme internationale de réseautage, d'information, d'échange d'expériences et de développement du potentiel des jeunes pour une gouvernance foncière a été mise sur pied.
Ismaël Pare, point focal Burkina Faso de l’ONG Initiative des jeunes pour la terre en Afrique (Yilaa) explique que ce réseau international axe ses activités sur l'accès équitable au foncier pour les femmes et les jeunes.
Il souligne que la sécurisation des terres agricoles reste l’un des facteurs permettant de développer l'agriculture en Afrique.
"Yilaa formule des plaidoyers pour que les gouvernants initient des actions de développement devant permettre à la jeunesse africaine de s'auto-prendre en charge afin de pouvoir acquérir des terres et faire des productions agricoles", confie –t-il à agridigitale.net.
Pour une agriculture durable, respectueuse de l’environnement, il souligne qu’il faut un accès sécurisé à la terre, premier capital pour produire dans les bonnes conditions.
L’écosystème se dégrade, l’environnement est dans une perpétuelle dégradation, et il va falloir agir au plus vite sur des paramètres pour redonner vie à la nature", insiste-t-il.
Pour l’essentiel, les difficultés d’accès au foncier restent l’un des handicaps pour le développement de l’agriculture en Afrique.
Aujourd’hui, l’on assiste avec impuissance à un certain accaparement des terres par des acteurs internationaux. Les femmes en milieu rural et la jeunesse n’ayant pas les moyens se retrouvent sans défense et en sont les premières victimes.
Les politiques publiques agricoles africaines sont appelées à faire leur propre auto-examen sur la politique foncière et prendre des mesures courageuses pour le futur.