Lancé en 2019, le recensement général de l’agriculture au Gabon vient de rendre public, ses premiers résultats.
Le 13 décembre dernier, le gouvernement gabonais a livré les principaux résultats de la première phase du projet de Recensement général de l’agriculture (RGA).
Lancés en 2019, les opérations de collecte de données de ce projet ont permis au Gabon de collecter des données exhaustives sur le secteur agricole. Selon ce rendu, le Gabon compte 79653 ménages agricoles et 105932 exploitants agricoles. Ces derniers cultivent sur 155 884 parcelles dont 129952 ont une superficie de moins un hectare.
En termes de spéculation, le manioc constitue la principale culture vivrière produite sur 96116 parcelles, suivie de la banane cultivée sur 40052 parcelles. En outre les ménages agricoles gabonais élèvent 41 124 têtes de bétail et 193899 têtes de volailles.
Ainsi, les opérations de dénombrement exécutées dans la première phase du projet ont permis de déterminer le nombre de ménages agricoles ruraux et modernes, d’exploitations agricoles ainsi que les infrastructures existantes.
Faut-il le rappeler, l’objectif général du RGA est de mettre à la disposition du Gouvernement et des intervenants du secteur rural, des données fiables, viables, pertinentes, actuelles et suffisamment désagrégées. Cela, afin de répondre aux besoins de planification, de suivi évaluation des initiatives en faveur du développement des secteurs agropastoral, halieutique et forestier.
Il convient également de noter que le RGA est financé par la Banque mondiale avec l’appui technique de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), dans le cadre du Programme gouvernemental de développement de la statistique au Gabon, dont les objectifs sont de renforcer la capacité statistique nationale.
Les statistiques agricoles ont ainsi été identifiées parmi les gaps urgents à combler en vue de disposer de données à jours, sur l’agriculture pour faciliter le pilotage des politiques publiques dans le secteur.
Le dernier recensement de l’agriculture au Gabon date des années 1972/73, les résultats présentés par le gouvernement viennent de combler un déficit en matière de statistique agricoles de près de 50 ans.
Dans son mot de circonstance, Helder Muteia, coordonnateur sous régional de l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’est dit satisfait des résultats ainsi obtenus. « Ceci est le résultat d’un effort louable de mobilisation totale de toutes les parties prenantes pour soutenir la volonté du gouvernement dans un contexte difficile de la pandémie du Covid-19 », a –t-il déclaré.
Pour sa part, Alice Ouedraogo, représentante résidente de la Banque mondiale a noté que « les résultats obtenus sont importants car ils permettront non seulement de mieux comprendre les acteurs du monde agricoles, mais également de constituer une base pour les prochaines enquêtes agricoles ».
Avec un taux de pauvreté estimé à 29,4% en milieu urbain, qui atteint 59,5 en milieu rural et près de 68% dans certaines parties du milieu rural gabonais, l’agriculture représente l’activité essentielle des populations de ces zones.
Dans ce cadre, la ministre de l’Economie et de la Relance, Nicole Jeanine Lydie ROBOTY épse. MBOU a, à cet effet reconnu que « disposer de données à jour, aidera le gouvernement dans la définition des politiques visant à améliorer les revenus et les conditions de vie des populations des exploitant agricoles »
Quant au ministre de l’Agriculture, Biendi Maganga Moussavou, il s’est réjouit de la mise à la disposition du gouvernement de cet important outil d’aide à la décision. Il a notamment remercié tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cette importante opération, dont la Banque mondiale pour la composante financière et la FAO pour la mobilisation de ses experts en appui à la coordination du projet.
La réalisation des activités de la première phase du RGA, constitue une base de sondage dans le processus d’amorce des étapes suivantes du projet notamment la phase deux, dite enquêtes de production végétale et animale et la phase trois qui sera consacrée aux enquêtes thématiques sur l’horticulture, l’arboriculture, la pêche et aquaculture.