Le secteur privé camerounais réclame davantage d’accès à la propriété foncière pour les agro-industries | Land Portal

Date: 15 mars 2017


Source: Agence Ecofin


Par Brice R. Mbodiam


A l’occasion du Cameroon Business Forum (CBF), plateforme d’échange entre les secteurs privé et public camerounais, dont la 8ème édition s’est déroulée le 13 mars 2017 à Douala, la capitale économique du pays, les opérateurs économiques ont exprimé un vœu qui risque de ne pas plaire aux pourfendeurs de l’accaparement des terres par les entreprises agro-industrielles au détriment des communautés villageoises.


En effet, par la voix du président de la Chambre de Commerce, de l’Industrie, des Mines et de l’Artisanat (Ccima) du Cameroun, Christophe Eken, la communauté des hommes d’affaires a souhaité que le gouvernement conduise une « réforme foncière, en vue de faciliter l’accès à la terre aux investisseurs, surtout dans le domaine de l’agro-industrie », peut-on lire dans le communiqué officiel ayant sanctionné le 8ème CBF. Pour les opérateurs économiques, cette réforme est à classer au rang des « priorités », si le gouvernement veut « accroître la compétitivité de l’économie camerounaise ».


Cette requête intervient dans un contexte marqué par la dénonciation par les organisations de la société civile, de l’accaparement des terres par les unités agro-industrielles, pratique qui, selon ces ONG, met à mal la survie même des communautés riveraines. Les dernières dénonciations en date sont celles de Greenpeace et les ONG locales contre la société Sithe Global Sustainable Oils Cameroun (Sgsoc), filiale de la firme américaine Herakles Farms, alors propriétaire d’une concession foncière de 20 000 hectares dédiés à la culture du palmier à huile dans la région du Sud-Ouest.


En septembre 2015, dans un mémorandum adressé aux autorités publiques, les riverains des plantations de la société anonyme Hévéa du Cameroun (Hévécam) dans les arrondissements de Lokoundjé et de Kribi II, tous situés dans la région du Sud du pays, accusaient ouvertement cette filiale du groupe chinois Sinochem International de s’accaparer les terres cultivables, en allant au-delà des limites de certaines de ses concessions foncières. Une situation qui, selon eux, les prive de moyens de subsistance généralement pourvus par la pratique d’activités agricoles sur les terres querellées.


Pour rappel, selon deux études publiées en fin d’année 2015 et menées séparément par Land Matrix, l’observatoire mondial sur les acquisitions foncières à grande échelle, et Deborah Brautigam, directrice de l’Initiative de recherche sur la Chine en Afrique (China Africa Research Initiative) à l'Université Johns Hopkins aux USA, le Cameroun fait partie du top 10 des pays africains ayant le plus cédé les terres pour les investissements agricoles chinois.


En effet, précise la Fondation Thomson Reuters, avec 10 120 hectares de terres cédées à la société chinoise Shaanxi Land Reclamation General Corporation (qui opère sous le nom IKO) pour la culture du maïs et du riz dans la région du Centre du pays (Nanga Eboko et Ndjoré), « le Cameroun, l’Ethiopie et le Mozambique recensent quelques-uns des plus importants investissements chinois » dans l’agriculture sur le continent noir.


Mais à l’échelle continentale, apprend-on, le Cameroun arrive loin derrière le Zimbabwe, qui a cédé 100 000 hectares à la société chinoise CWE pour la culture du maïs, ou encore des pays tels que le Nigéria et le Mozambique, qui ont déjà cédé 25 000 hectares chacun pour les investissements agricoles chinois ; le Mali et l’Ethiopie, avec 20 000 hectares cédés chacun.

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