Date: 13 février 2019
Source: El Watan
Par: M. Kali
En 2018, au titre du soutien à la création et à l’extension d’activités réservées aux «chômeurs-promoteurs» âgés entre 30 et 50 ans, 41 projets ont bénéficié d’un financement sur 81 dossiers de candidature acceptés par le comité de sélection et de validation du financement.
La différence entre l’engouement pour le dispositif de la CNAC et l’efficacité de sa mise en œuvre se creuse davantage, si on compare le nombre de dossiers validés par un financement, soit les 41, avec celui des 119 dossiers de candidatures enregistrés en 2018. Ce relatif échec du dispositif est d’ordre structurel si l’on compare les chiffres plus globaux.
En effet, entre 1997 et 2004, soit sept ans, une période où le dispositif concernait alors une population moindre, celle principalement des personnes mises au chômage technique, le nombre de bénéficiaires a été de 2300.
Par ailleurs, de 2004 à 2018, soit une période double, ce sont seulement 2403 dossiers de candidatures qui ont été suivis d’effet. Cette disparité des chiffres est d’autant plus notable que la CNAC de Témouchent s’enorgueillit du fait que les entreprises créées sont demeurées viables pour l’essentiel et ont généré des emplois au triple de leur nombre et que, par ailleurs, le taux de remboursement des crédits accordés par les banques atteint 81%, ce qui place Témouchent au 4e rang des wilayas les plus performantes.
En fait, c’est dans la répartition des projets par secteur d’activité, au regard des dossiers admis au financement, que réside l’écueil, soit sur les 81. Si en 2018, exceptionnellement, le premier secteur était l’agriculture (le financement de la pêche en faisant partie est frappé de gel du fait de l’engorgement des ports), le deuxième est celui des services.
En troisième position, plus loin derrière, il y a l’artisanat. En 2017, l’agriculture est en deuxième position, avec les services. Sur l’exercice 2016, l’écart est encore plus grand, les services représentent le triple du nombre des dossiers agriculture en deuxième position. De sorte, le directeur de la CNAC pointe du doigt la difficulté à promouvoir des activités dans le secteur de l’agriculture dans une wilaya à vocation essentiellement agricole.
Les projets qui y ont été concrétisés concernent pour l’essentiel le machinisme et l’agroalimentaire, mais pas la production agricole. En effet, les terres sont majoritairement du domaine privé de l’Etat (EAC et EAI).
Le paradoxe veut qu’un chômeur, même enfant d’un membre d’EAC ou concessionnaire d’une EAI, ne peut pas investir le financement de la CNAC sur la terre dont son père est attributaire, cela pour des raisons d’ordre juridique tenant au dispositif. Aux dernières nouvelles, le ministère du Travail semble avoir fait siennes des propositions pour lever cet écueil. Quand cela adviendra-t-il ?