Le Cameroun est favorable à l’exploitation minière, pour promouvoir le développement national. Cette option a entraîné la création de nouvelles catégories de permis, intermédiaires entre la mine industrielle et l’artisanat minier : la petite mine, et la mine artisanale semi-mécanisée. Situation qui a conduit à la présence, dans diverses Régions du Cameroun, d’un nombre important d’exploitants, et à une confusion dans l’esprit des communautés sur le statut et la nature des opérations minières se déroulant dans leur terroir.
L’observation révèle cependant que le secteur semble échapper au contrôle gouvernemental, en raison de plusieurs constats :
Il n’existe pas de statistiques publiques fiables sur le nombre de compagnies impliquées dans la mine artisanalesemi-mécanisée, sur les superficies concernées, et sur la légalité de leurs opérations ;
Les accidents récurrents, avec des morts et des crimes impunis dans les zones minières ;
La fréquence des violations des droits des communautés, et des irrégularités dans le processus d’acquisition des terres et titres miniers ;
La production déclarée est peu plausible, et est fortement démentie à la fois par les estimations crédibles de la production d’or dans les chantiers de l’Est-Cameroun, et par les statistiques du commerce international. Au total, l’écart est très grand entre le volume de la production déclarée (moins d’une demie-tonne en 2018) et celui des importations d’or en provenance du Cameroun dans les Emirats Arabes Unis par exemple (12 tonnes) et l’Allemagne un peu moins de 7 tonnes), soit au total 18 tonnes pour ces deux destinations. .
Les fraudes sont nombreuses, entrainant un manque à gagner important pour l’Etat et les communes, bénéficiaires de la fiscalité.
Si les retombées financières se font encore attendre, les impacts négatifs quant à eux sont déjà très visibles,
et portent sur l’environnement et la qualité du cadre de vie, la protection des enfants et leur scolarisation, les violences sexuelles sur la femme et
la jeune fille, la santé, les conflits, les accidents, etc. L’utilisation du mercure et du cyanure se sont généralisés dans les chantiers miniers du Cameroun, en violation de la législation nationale.
L’observation du fonctionnement du secteur de l’artisanat minier semi-mécanisé au Cameroun confirme la réalité de lamalédiction liée à la présence de ressources extractives dans un terroir donné.
Autores e editores
Achille EWOLO
Expert Cartographe
Centre pour l’Environnement et le Développement (CED)
Eric BISIL
Expert en gouvernance des ressources extractives
Coordonnateur Afrique centrale pour le secrétariat international de Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP)
Eric ETOGA
Spécialiste en gouvernance du secteur extractif
Chargé du Programme Industries Extractives et des grands projets à Dynamique Mondiale des Jeunes (DMJ)
Gwladys KOUAGOH
Experte en management des risques environnementaux et industriels Chercheure au Centre pour l’Environnement et le Développement (CED)
Judeon YONG
Sociologue ruraliste, spécialiste des questions foncières et genre Chercheur au Centre pour l’Environnement et le Développement (CED)
Marc Anselme KAMGA
Manager environnemental, expert en gestion durable des terres et des ressources naturelles Chercheur au Centre pour l’Environnement et le Développement (CED)
Samuel NGUIFFO
Juriste, expert des questions environnementales et des ressources naturelles Secrétaire General du Centre pour l’Environnement et le Développement (CED)
Mission et Objectifs
Le CED s’est donné pour mission de contribuer à la protection des droits, des intérêts, de la culture et les aspirations des communautés locales et autochtones des forêts d’Afrique Centrale, par la promotion de la justice environnementale et de la gestion durable des ressources naturelles dans la région.
Nos objectifs sont les suivants: